TOKYO - L'Union européenne a de nouveau exhorté le ministre japonais de la Justice à prendre des mesures pour abolir la peine de mort, a-t-on appris vendredi auprès de la délégation de la Commission européenne à Tokyo.
Lors d'une rencontre, jeudi, avec le ministre de la Justice, Seiken Sugiura, trois ambassadeurs de l'UE, parmi lesquels le chef de la délégation au Japon, Bernard Zepter, ont plaidé pour un moratoire immédiat sur les exécutions.
Le ministre a "pris acte" de la position européenne et souligné la position officielle du gouvernement nippon selon laquelle la société japonaise n'est pas encore prête à une suppression de la peine capitale qui est "à la base" du code pénal.
Depuis 2003, seules quatre exécutions judiciaires ont eu lieu au Japon, mais le nombre de condamnés à mort est en hausse (77 en décembre 2005 contre 56 deux ans plus tôt).
Au lendemain de sa nomination dans le cadre d'un remaniement ministériel, en novembre, M. Sugiura s'était fait tancer par le Premier ministre Junichiro Koizumi pour avoir affirmé qu'il ne signerait aucun ordre d'exécution de condamné à mort.
Le ministre de la Justice, membre du parti néo-bouddhiste Komeito, avait dû faire machine arrière.
Une conférence internationale sur les droits de l'homme et la peine de mort a été organisée mardi et mercredi à Tokyo par l'UE ainsi que les associations des barreaux japonais et américains.