STRASBOURG (Reuters) - Le Conseil de l'Europe fera du 10 octobre la "journée européenne contre la peine de mort", en dépit de l'opposition de la Pologne qui avait fait échouer une initiative similaire au sein de l'Union européenne.
L'instauration de cette journée européenne, qui rejoint la "journée mondiale contre la peine de mort" instaurée depuis 2003 par un collectif d'organisations non gouvernementales, a été approuvée mercredi par 46 des 47 Etats membres de l'organisation, a-t-on appris auprès du Conseil de l'Europe.
Celui-ci refuse de communiquer officiellement sur les désaccords intervenus en son sein sur ce sujet qualifié de très sensible. La décision a fait l'objet d'un vote au sein du comité des ministres réuni au niveau des ambassadeurs, une procédure réglementaire mais exceptionnelle s'agissant d'un organe qui privilégie habituellement le consensus.
La Pologne a demandé, sans l'obtenir, le renvoi du dossier devant la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères, en mai 2008.
L'opposition de Varsovie avait contraint l'Union européenne à renoncer, le 18 septembre dernier, à instituer le 10 octobre comme journée européenne contre la peine de mort.
La peine capitale est officiellement abolie dans 46 des Etats membres du Conseil de l'Europe, dont les 27 pays de l'Union européenne. La Russie applique quant à elle un moratoire sur les exécutions depuis 1996.
Le Parlement européen a adopté jeudi à la quasi-unanimité une résolution dans laquelle il "apporte son soutien" à l'instauration de la journée du 10 octobre et "déplore que le Conseil (européen) ne soit pas unanime à ce sujet".
Il "demande au futur gouvernement polonais (les citoyens étant appelés à se rendre aux urnes en octobre pour renouveler le parlement) d'appuyer pleinement cette initiative qui traduit les valeurs fondamentales de l'Union européenne".