Déclaration de Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe
Strasbourg, 06.08.2008 – ''Je suis extrêmement préoccupé par l'exécution du ressortissant mexicain José Medellin, intervenue hier au Texas. M. Medellin n'avait pas été informé de son droit à une assistance consulaire au moment de son arrestation, alors que les Etats-Unis sont juridiquement tenus de garantir ce droit en vertu de la Convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires. Cette attitude est regrettable de la part d'un pays qui proclame haut et fort son attachement à la primauté du droit. De surcroît, les autorités judiciaires sont ouvertement passées outre à l'ordonnance de sursis à l'exécution rendue par la Cour internationale de justice au motif du non-respect du droit à une assistance consulaire. J'ai écrit en juillet à la Commission des grâces et des libérations conditionnelles du Texas pour demander la suspension de cette exécution, mais celle-ci est restée sourde à mon appel, tout comme à ceux lancés par le Gouvernement mexicain, le Secrétaire général de l'ONU et plusieurs autres gouvernements et organisations internationales.
Il ne s'agit pas ici de mettre en doute la culpabilité de M. Medellin. Celui-ci a été reconnu coupable d'un crime particulièrement horrible et méritait d'être puni.
Ce qui est en jeu, c'est d'une part la question de la peine de mort, qui est rejetée par la grande majorité des pays démocratiques et civilisés, et d'autre part l'attitude des Etats-Unis d'Amérique – et de ses Etats – consistant à appliquer ''à la carte'' le droit international. L'exécution de M. Medellin n'est donc pas seulement une violation des droits de l'homme et de la dignité humaine. C'est aussi une provocation arrogante qui porte atteinte aux mécanismes collectifs mis en place pour garantir la paix et la sécurité dans le monde.''