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L'UE accepte un accord d'extradition avec les Etats-Unis

dépêche de presse du 6 juin 2003 - Reuters
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
LUXEMBOURG (Reuters) - Les ministres de la Justice de l'Union européenne (UE) ont accepté vendredi de signer un accord d'extradition avec les Etats-Unis négocié depuis près d'un an.


Cet accord, voulu par Washington dans le cadre de sa lutte contre le "terrorisme", sera signé lors d'un sommet Union-Etats-Unis le 25 juin à Washington.


Il va de pair avec un autre accord en matière de coopération policière entre Etats-Unis et UE, qui permettra la mise en place d'équipes d'enquêteurs communes, le partage d'informations et l'allégement des démarches administratives dans les demandes de collaboration pour les affaires criminelles et terroristes.


"Les deux accords ont été approuvés", a déclaré à Reuters le ministre danois de la Justice, Lene Espersen.


"L'Europe et les Etats-Unis ont à présent des liens plus étroits dans des domaines étendus, au premier rang desquels le terrorisme et d'autres menaces pour lesquelles nous voulons trouver des solutions", a-t-il ajouté.


A Washington, la signature du texte a été saluée comme une avancée majeure. "Nous sommes très satisfaits de la décision de l'UE. Nous estimons que ces instruments apportent une valeur ajoutée à notre lutte contre le terrorisme", s'est réjoui un représentant de l'administration américaine, contacté par Reuters.


PREMIER PAS CONCRET VERS LA RECONCILIATION


Esperen a pour sa part souligné que cette décision constituait l'un des premiers pas concrets vers un dépassement des divisions nées de l'opposition française, allemande et belge à l'intervention armée en Irak.


Des diplomates ont toutefois souligné que les pays membres de l'Union européenne auraient le droit de refuser une extradition dans les affaires où la peine de mort pourrait être requise ou appliquée aux Etats-Unis. Ils pourront également refuser l'extradition si les autorités judiciaires américaines ne sont pas en mesure de garantir la tenue d'un procès équitable.


Des parlementaires européens et des associations de défense des droits de l'homme estiment toutefois que l'accord reste trop vague sur la question de la peine de mort et sur les garanties d'un procès équitable.


Le parlement européen a notamment fait part de sa préoccupation concernant le "Camp X-Ray" de Guantanamo Bay, à Cuba, où les Etats-Unis détiennent depuis plus d'un an quelque 600 prisonniers originaires de 40 pays capturés lors de la guerre en Afghanistan.


Les deux accords doivent être ratifiés par les 15 membres de l'UE et par le sénat américain.
(Par Marie-Louise Moller)
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