L'Union européenne a dénoncé jeudi l'exécution de deux Tibétains par l'armée chinoise pour leur rôle dans les émeutes au Tibet l'an dernier. "L'Union européenne condamne l'exécution de deux Tibétains, MM. Lobsang Gyaltsen et Loyak, qui a eu lieu récemment", a affirmé la présidence suédoise de l'UE dans un communiqué.
"L'UE respecte le droit de la Chine de faire traduire en justice les responsables d'actes de violence, mais elle réaffirme qu'elle est opposée de longue date au recours à la peine de mort, quelles que soient les circonstances", poursuit le texte européen. "L'UE demande à la Chine de commuer toutes les condamnations à mort prononcées contre des personnes présumées avoir participé aux émeutes de Lhassa en mars 2008", insiste le document.
Une organisation de Tibétains en exil avait annoncé jeudi dernier l'exécution de trois Tibétains arrêtés après les émeutes de Lhassa de mars 2008. Des manifestations anti-chinoises, les plus sanglantes depuis 1989, avaient embrasé Lhassa et d'autres villes du plateau tibétain au moment où la Chine se préparait à accueillir les Jeux Olympiques d'été. En Europe, des appels au boycott des JO avaient été lancés en soutien à la population tibétaine.
Des médias gouvernementaux chinois avaient indiqué en avril que deux Tibétains avaient été condamnés à mort après leur arrestation. Selon Pékin, les manifestants tibétains ont été responsables de la mort de 21 personnes lors des émeutes l'an dernier tandis que les forces de sécurité chinoises ont tué un seul "insurgé". Selon le gouvernement tibétain en exil, plus de 200 Tibétains ont été tués.
La Chine avait accusé le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains, d'avoir poussé la population à se révolter. Devenu un symbole pour les opposants au régime chinois, le 14e dalaï lama vit en exil en Inde depuis qu'il a fui le Tibet après l'échec d'un soulèvement anti-chinois à Lhassa en 1959. Les autorités chinoises l'accusent de rechercher l'indépendance du Tibet, ce qu'il récuse.