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Peine de mort : les États-Unis épinglés par l'Europe

dépêche de presse du 14 avril 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
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Les parlementaires du Conseil de l'Europe, dont aucun des 47 États membres n'applique la peine de mort, ont exhorté jeudi les États-Unis et le Japon, pays observateurs du Conseil, à abolir la peine capitale.

139 pays ont aboli la peine de mort en droit ou en fait, dont 31 ces dix dernières années, selon un rapport présenté par la parlementaire du Liechtenstein Renate Wohlwend. La Russie, membre du Conseil de l'Europe, applique un moratoire de fait depuis plusieurs années.

«Les États-Unis et le Japon se retrouvent aux côtés de l'Arabie Saoudite, la Corée du Nord, la Somalie, l'Iran et la Chine, qui appliquent toujours la peine de mort à grande échelle», regrette l'auteur du rapport.

Elle invite ces deux pays à se joindre «au consensus croissant des pays démocratiques qui protègent les droits de l'homme et la dignité humaine en abolissant la peine capitale».

La peine de mort est en recul dans le monde, mais des milliers d'exécutions capitales ont encore eu lieu en 2010, selon un rapport d'Amnesty International publié le 28 mars à Londres. Celui-ci fait état «d'au moins 527 exécutions capitales» en 2010, contre 714 un an plus tôt, mais affirme que Pékin aurait eu recours à la peine de mort contre «des milliers de personnes».

Selon le rapport de Mme Wohlwend adopté à Strasbourg, 46 exécutions ont eu lieu en 2010 aux États-Unis, dont plus d'un tiers au Texas.

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a salué jeudi le renoncement du Nouveau-Mexique, du New Jersey, de l'État de New York et, en mars, de l'Illinois à la peine capitale.

S'agissant du Japon, elle s'est déclaré très déçue de «l'occasion manquée» de la présence dans les récents gouvernements de ministres de la justice ouvertement abolitionnistes.

«L'étincelle d'espoir qu'avait fait naître la nomination de l'abolitionniste Keiko Chiba comme ministre de la Justice semble s'être éteinte» et «l'exécution de deux personnes le 28 juillet 2010 en la présence de la ministre a mis une fin brutale à un bref moratoire de fait. Il a malheureusement été suivi d'une poursuite de la pratique atroce d'exécutions effectuées dans le plus grand secret et prenant les condamnés à mort et leurs familles par surprise», a-t-elle déploré.

«Les conditions dans les couloirs de la mort où il y aurait toujours une centaine de condamnés ne s'améliorent guère» et le soutien de l'opinion publique japonaise à la peine de mort «s'est en réalité accru, atteignant un pic jamais égalé», ont regretté les parlementaires du Conseil de l'Europe.
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