24 janvier 2012 – La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est dit choquée mardi de l'exécution de 34 personnes, dont deux femmes, le 19 janvier en Iraq suite à leur condamnation pour divers crimes.
« Même si les normes d'un procès équitable étaient scrupuleusement suivies, cela aurait été un nombre terrifiant d'exécutions pour une seule journée. Etant donné le manque de transparence dans les procédures judiciaires, les inquiétudes majeures quant à l'équité des procès, et le grand nombre d'infractions pour lesquels la peine de mort peut être appliquée en Iraq, ce nombre est réellement choquant », a déclaré Mme Pillay.
Le nombre de condamnations à mort en Iraq est estimé à plus de 1.200 depuis 2004. Le nombre de personnes effectivement exécutées depuis reste inconnu. Selon les estimations, il y aurait eu au moins 63 personnes mises à mort depuis le mois de novembre 2011.
Il existe environ 48 crimes pour lesquels la peine de mort peut être appliquée en Iraq, comprenant même des crimes qui ne sont pas des crimes de sang, dont dans certaines circonstances les dommages aux biens publics.
« Nous n'avons pas reçu un seul rapport selon lequel un condamné à mort aurait été gracié, malgré des cas avérés d'aveux ayant été obtenus par la contrainte. J'appelle le gouvernement iraquien à mettre en place un moratoire immédiat sur la peine de mort », a indiqué la Haut commissaire, notant qu'environ 150 pays ont cessé de pratiquer la peine de mort, soit en droit ou en pratique.
Mme Pillay a rappelé que plusieurs résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU appellent les Etats à introduire un moratoire sur l'usage de la peine de mort en vue d'une abolition complète. Elle a aussi exhorté le gouvernement iraquien « à cesser toutes les exécutions et, en priorité, à réexaminer tous les procès des personnes actuellement en attente d'être exécutées ».