28 juin 2013 – « Prendre la vie est un processus trop radical, trop irréversible, pour qu'il soit infligé à un être humain par un autre être humain, même au terme d'une procédure judiciaire », a déclaré Ban Ki-moon en ouverture d'un évènement de haut-niveau sur la peine de mort qui se tenait vendredi au Siège des Nations Unies, à New York.
Le Secrétaire général des Nations Unies s'exprimait aux côtés de Damien Echols, citoyen américain ayant passé 18 ans de sa vie dans le couloir de la mort, malgré son innocence. M. Echols était l'un des trois jeunes hommes condamnés pour le meurtre d'enfants commis à l'ouest de Memphis, aux Etats-Unis. Reconnus innocents, ils ont été libérés il y a un peu moins de deux ans.
« Il est l'une des trop nombreuses personnes de par le monde à avoir vécu le cauchemar de l'injustice aggravé par la menace de la mort », a dit M. Ban, qui a souligné le devoir d'empêcher que des innocents ne paient le prix ultime des errements de la justice.
« La solution la plus raisonnable est d'en finir avec la peine de mort », a-t-il poursuivi, en rappelant que l'Assemblée générale avait fait un pas décisif vers l'abolition universelle de la peine capitale en approuvant en 2007 un moratoire international.
Le patron de l'ONU a ensuite souligné le ralliement croissant autour de la cause de l'abolition universelle, et ce dans toutes les régions du monde, indépendamment de leurs systèmes de valeurs et de pensée.
« Plus de 150 pays ont aboli la peine de mort ou ne la pratiquent plus. L'année dernière, aucune exécution n'a eu lieu dans 174 des 193 pays qui sont membres des Nations Unies. Depuis 2007, l'Argentine, le Burundi, le Gabon, la Lettonie, le Togo et l'Ouzbékistan ont aboli la peine de mort et en mai dernier, le Maryland est devenu le 18ème état américain à rejeter le châtiment suprême », a résumé Ban. Ki-moon.
« J'appelle tous les pays qui pratiquent encore la peine de mort ou qui la comptent dans leur arsenal répressif à suivre cette tendance », a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une plus grande transparence.
M. Ban s'est effet inquiété du secret qui entoure souvent l'application de la peine capitale, ajoutant que le manque de données sur le nombre d'exécutions ou d'individus dans le couloir de la mort constituait un obstacle sérieux à tout débat national sur ce sujet.
« De tels débats doivent néanmoins se poursuivre pour que le monde soit débarrassé de ce châtiment cruel, injuste et inhumain », a conclu le Secrétaire général.
En mai dernier, la Papouasie Nouvelle-Guinée avait annoncé la réintroduction de la peine de mort dans son système répressif, une décision que l'ONU avait qualifié de revers majeur.