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La rapporteuse de l'APCE demande à la Thaïlande d'abolir la peine capitale

communiqué de presse du 29 juillet 2010 - Conseil de l'Europe
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Strasbourg, 29.07.2010 – La rapporteuse de l'APCE sur la peine de mort a demandé aux autorités de la Thaïlande d'abolir la peine capitale, alors que plus de 70 % des condamnations à mort dans ce pays concernent des infractions liées à la drogue.

Dans le discours qu'elle a prononcé aujourd'hui à Bangkok lors d'un séminaire sur le thème "Drogues et peine de mort", Renate Wohlwend (Liechtenstein, PPE/DC) a souligné que les affaires de drogue étaient particulièrement susceptibles d'erreurs humaines et de manipulations à l'origine d'erreurs judiciaires, ajoutant qu'il n'y avait aucune preuve de l'effet dissuasif de la menace d'une exécution sur le trafic, la vente ou la consommation de drogue.

"Souvent, des personnes trop naïves, des jeunes et des étrangers risquent d'être condamnés à mort pour avoir bêtement enfreint la législation antidrogue, boucs émissaires d'un réseau qu'ils n'ont pas contribué à créer", a déclaré Mme Wohlwend. Contrairement aux meurtriers qui risquent aussi une condamnation à la peine capitale, les auteurs d'infractions en matière de drogue n'ont en général aucune intention meurtrière.

L'oratrice a rappelé que le premier principe du bouddhisme, qui constitue de loin la principale religion de Thaïlande, était le respect de la vie. Les pays d'Europe ont réussi à abolir la peine capitale alors même que l'opinion publique ne semblait pas favorable à cette évolution, a-t-elle précisé.

La Thaïlande fait partie des 25 pays du monde qui procèdent encore à des exécutions, et du petit nombre d'entre eux qui condamnent à la peine capitale les auteurs d'infractions en matière de drogue. Deux trafiquants y ont été exécutés par injection en 2009, il s'agissait des premières exécutions depuis six ans.

Evoquant les deux exécutions qui ont eu lieu cette semaine au Japon, pays doté du statut d'observateur auprès du Conseil de l'Europe, Mme Wohlwend a exprimé sa déception que ces exécutions aient été supervisées par le ministre de la Justice, Keiko Chiba, qui avait par le passé présidé le comité abolitionniste du parlement japonais. Elle a toutefois ajouté : "J'espère que les observations judicieuses du ministre – selon les médias – sur la nécessité d'un débat approfondi sur la peine de mort au Japon seront rapidement suivies d'actions concrètes."
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