"L'Assemblée a fait part à de nombreuses reprises de sa condamnation totale et sans réserve de la peine de mort", a déclaré Anne Brasseur, Présidente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) après l'exécution d'un jeune homme de 23 ans, Pavel Sialiun, par les autorités du Bélarus.
"Quelle que soit l'horreur du crime commis par une personne, le meurtre autorisé par l'État ne saurait constituer une sanction en Europe aujourd'hui", a-t-elle indiqué. "Dans ce contexte, l'exécution de la condamnation à la peine de mort a eu lieu alors qu'un recours déposé par la victime était encore pendant devant le Comité des droits de l'homme des Nations Unies ; sa mère a été informée de l'exécution alors que celle-ci avait déjà eu lieu. Cette absence d'information et la cruauté qui accompagnent le recours à cette pratique intolérable au Bélarus, ainsi que le fait que le corps du condamné exécuté ne soit pas rendu à la famille et que le lieu de son inhumation demeure secret, soulignent à mes yeux le caractère barbare de la peine capitale au Bélarus", a ajouté Mme Brasseur.
La Présidente a expliqué que l'abolition de la peine de mort représentait l'une des priorités absolues de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dans ses rapports avec le Bélarus, mais elle a déploré que peu de progrès aient été obtenus au fil des ans. "Il m'est difficile de comprendre les raisons qui poussent les autorités bélarusses à maintenir le droit de tuer : le Bélarus est le dernier pays d'Europe à appliquer la peine capitale. Je suis convaincue que la société bélarusse est capable, comme partout ailleurs en Europe, d'abandonner cette pratique et j'invite les autorités du Bélarus à prendre leurs responsabilités et à faire de l'Europe un continent sans peine de mort", a-t-elle conclu.