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Bangladesh : exécution d'un dirigeant islamiste

dépêche de presse du 3 septembre 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
Dacca - L'un des principaux financeurs du plus important parti islamiste du Bangladesh, condamné à mort pour des crimes de guerre datant des années 1970, a été exécuté samedi par pendaison, a annoncé le ministère de la Justice.

Mir Quasem Ali, riche magnat et important bailleur de fond du parti Jamaat-e-Islami, avait été déclaré coupable par un tribunal de guerre controversé pour des crimes commis durant la guerre d'indépendance de 1971 avec le Pakistan. Son exécution porte un coup sévère aux ambitions du parti islamiste.

Cet homme de 63 ans a été pendu dans une prison hautement sécurisée à Gazipur, à 40 kilomètres au nord de Dacca. La police avait pris les plus grandes mesures de sécurité, mobilisant un millier de policiers avant l'exécution dans la crainte de violences.

Six dirigeants de l'opposition, tous du parti Jamaat-e-Islami, ont désormais été exécutés pour crimes de guerre depuis que le gouvernement dirigé par la Première ministre Sheikh Hasina a mis en place ce tribunal controversé en 2010.

Selon l'accusation, Mir Quasem Ali a été l'un des chefs de la milice pro-pakistanaise dans le sud du pays pendant la guerre, avant de devenir homme d'affaires.

Après le rejet de son recours par la Cour suprême du Bangladesh mardi, Ali s'était refusé à demander la grâce présidentielle, qui aurait nécessité un aveu de culpabilité.

Il a toujours clamé son innocence, a déclaré à l'AFP Tahera Tasnim, l'une de ses filles, ajoutant que son père accusait ce gouvernement répressif de tuer (les dirigeants islamistes) pour supprimer l'islam de la société et du pays.

Un groupe d'experts sur les droits de l'homme des Nations unies avait demandé la semaine dernière aux autorités du Bangladesh d'annuler la condamnation à mort d'Ali et de le rejuger conformément aux normes internationales.

L'exécution de Mir Quasem Ali, après un procès dont l'équité a été questionnée par l'ONU, ne rendra pas justice au peuple du Bangladesh, a commenté Champa Patel, directeur d'Amnesty International pour l'Asia du sud.
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