Patrick Henry, détenu pendant 40 ans pour le meurtre d'un enfant et qui avait obtenu en septembre une suspension de peine pour motif médical, est mort dimanche à 64 ans d'un cancer, a-t-on appris auprès d'une proche et de son avocat.
"Il est mort dimanche à 10H30 au CHU de Lille d'un cancer du poumon", a déclaré à l'AFP Martine Veys, une amie qui lui avait trouvé un logement à sa sortie de prison.
Condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, âgé de 7 ans, Patrick Henry avait obtenu le 15 septembre dernier une suspension de peine.
Le tribunal de l'application des peines (TAP) de Melun avait notamment suivi l'avis des médecins qui avaient considéré que son état de santé était "durablement incompatible avec la détention".
Ses proches "s'étaient réjouis de cette +dernière victoire sur les murs+ et conjuraient avec lui sa brièveté", a dit à l'AFP son avocat Hugo Lévy.
Patrick Henry fut aussi un symbole de la lutte contre la peine de mort. Il avait échappé de justesse à la guillotine grâce à l'un de ses avocats, Robert Badinter, qui, devenu ensuite ministre de la Justice, fut à l'origine de l'abolition de la peine capitale en 1981.
Mais il avait très vite cassé son image d'ex-détenu modèle: interpellé avec près de 10 kilos de cannabis en Espagne en 2002, il était retourné derrière les barreaux.
Il avait ensuite présenté plusieurs demandes de libération conditionnelle, sans succès jusqu'au 15 septembre.
"Depuis le 16 septembre, malgré la douleur physique et la lourdeur des soins, il a eu des moments de bonheur comme jamais il en a connu", a confié Martine Veys.