Plusieurs eurodéputés belges ont interpellé cette semaine la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur le sort de l'universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali, condamné à mort en Iran.
« Une récente photo de lui me donne la chair de poule. On y voit un homme malade et effrayé. Son regard trahit sa peur et sa solitude. Peut-il encore compter sur nous, commissaire ? », a notamment lancé Mark Demesmaeker (N-VA/ECR) lors d'un débat sur la situation en Iran au Parlement européen.
Peu après, Frédérique Ries (MR/ADLE) a quant à elle demandé si le sort du professeur avait été abordé lors de la récente rencontre entre la cheffe de la diplomatie de l'UE et le ministre iranien des Affaires étrangères.
« S'il ne l'a pas été, j'aimerais savoir si Mme Mogherini a l'intention de faire quelque chose, et quoi », a insisté Mme Ries.
Hilde Vautmans (Open Vld/ADLE) a également pressé la diplomatie européenne à agir.
En l'absence de Mme Mogherini en plénière, le commissaire Johannes Hahn était chargé de la représenter. Ce dernier s'est cependant borné à déclarer qu'il ne pouvait pas se prononcer sur des cas individuels car il n'avait pas participé aux réunions avec la haute représentante de l'UE.
M. Djalali, un spécialiste de la médecine d'urgence résidant en Suède et qui été professeur invité à la VUB, a été arrêté en avril 2016 sous l'accusation d'intelligence avec le Mossad, le service du renseignement extérieur israélien.
Selon Téhéran, il serait lié à l'assassinat de deux responsables du programme nucléaire iranien tués par des bombes collées à leur voiture il y a quelques années. Il a été condamné à mort le 21 octobre au terme d'un procès jugé non équitable par quatre rapporteurs de l'ONU, qui ont appelé en décembre l'Iran à annuler « immédiatement » cette condamnation à mort.
Sa peine a toutefois été confirmée début décembre par la Cour suprême iranienne en dépit d'un vaste mouvement de soutien en Belgique.