Un tiers des 20 tentatives d'exécutions par injection létale aux Etats-Unis cette année ont été marquées par des dysfonctionnements, selon une étude publiée vendredi du site spécialisé Death Penalty Information Center.
Dix-huit exécutions ont eu lieu dans le pays en 2022, d'après le rapport annuel de cet organisme, soit le nombre le plus faible depuis 1991 sans compter les années de pandémie de 2020 et 2021.
2022 a été une année marquée par "un nombre élevé d'Etats ayant eu des exécutions ratées" ou marquées par des dysfonctionnements, ajoute le Death Penalty Information Center (DPIC) dans un communiqué.
"Sept des 20 tentatives d'exécutions étaient manifestement problématiques - soit un pourcentage ahurissant de 35% - à cause de l'incompétence du bourreau, du non-respect des protocoles ou des failles des protocoles eux-mêmes", poursuit l'organisation, qui relève les souffrances inutiles infligées et le traumatisme surajouté aux proches des victimes et du condamné.
En Alabama, par exemple, il aura fallu trois heures pour poser une perfusion le 28 juillet 2022 lors de l'exécution par injection létale de Joe James, condamné à mort pour meurtre, rappelle le DPIC.
Deux autres tentatives d'exécutions en Alabama, Etat rural du sud des Etats-Unis, ont été interrompues en raison de problèmes au niveau de la pose de la perfusion. Le gouverneur de l'Etat a exigé un passage en revue des procédures d'injection létale et a indiqué que l'Alabama ne procéderait pas à d'autres exécutions en attendant les conclusions.
Trente-sept Etats sur les 50 que comptent les Etats-Unis ont aboli la peine capitale ou ne l'ont pas appliquée depuis plus de dix ans, selon le Death Penalty Information Center.
Le gouverneur de l'Oregon a lui commué les peines des 17 détenus dans le couloir de la mort de cet Etat du nord-ouest en peine de prison à vie.
Les 18 exécutions de 2022 ont quant à elles été menées à bien dans l'Oklahoma (5), le Texas (5), l'Arizona (3), l'Alabama (2), le Missouri (2) et le Mississippi (1).
Parmi ces personnes mises à mort se trouvaient des "détenus avec de graves problèmes de santé mentale, des lésions cérébrales, un handicap cognitif ou clamant leur innocence", selon le rapport.
Le DPIC note cependant que le nombre de condamnations à mort est en baisse avec seulement 20 prononcées jusqu'à présent cette année.
Dernier exemple en date, l'auteur d'un massacre dans un lycée de Parkland en Floride en 2018, où 17 personnes avaient perdu la vie, a été condamné en octobre à la prison à perpétuité par un tribunal, le jury préférant écarté la peine de mort requise pourtant avec force par l'accusation.