Bagdad - Six ressortissantes turques ont été condamnées lundi par la Cour pénale centrale à Bagdad à la peine de mort et une septième à la prison à perpétuité pour appartenance au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Toutes ces femmes étaient accompagnées d'enfants en bas âge lors du verdict. Elles s'étaient rendues aux peshmergas, les combattants du Kurdistan irakien, après avoir fui Tal Afar, l'un des derniers bastions de l'organisation extrémiste repris par les forces irakiennes dans le nord, a expliqué cette source.
Elles ont indiqué avoir rejoint le territoire du "califat" auto-proclamé à cheval sur la Syrie et l'Irak pour suivre leurs époux venus combattre dans les rangs de l'EI, qui s'était emparé en 2014 de près d'un tiers de l'Irak à la faveur d'une offensive éclair.
Plusieurs ressortissantes étrangères accusées de liens avec l'EI ont récemment été jugées dans ce pays.
En février, 15 Turques avaient déjà été condamnées à la peine capitale. Avant elles, une Allemande et une Turque avaient été condamnées à mort lors de procès que l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) avait jugé "inéquitables".
Une Française a elle écopé d'une peine de prison couverte par sa détention préventive et doit être expulsée.
La loi antiterroriste irakienne permet d'inculper des personnes qui ne sont pas impliquées dans des actions violentes mais sont soupçonnées d'avoir aidé l'EI et prévoit la peine capitale pour appartenance au groupe jihadiste même pour des non combattants.
Le nombre de personnes emprisonnées en Irak pour appartenance présumée à l'EI s'élève à 20.000, selon des chercheurs.
Les autorités irakiennes n'ont jamais indiqué officiellement le nombre de jihadistes faits prisonniers pendant la contre-offensive des forces progouvernementales, qui ont achevé de chasser l'EI de tous les centres urbains d'Irak en 2017.
Les autorités de la région autonome kurde disent détenir quelque 4.000 jihadistes de l'EI, dont des étrangers.
D'autres sont parvenus à se faufiler parmi les déplacés ou à rester sur place en retournant à la "vie civile".